Interview de Mr Lambert Jean-Marie (à droite sur la photo), garde forestier à la Commune d’Aubange, et de Mr André Culot (à gauche sur l’image), ingénieur du cantonnement d’Arlon.

gardeforestier

Par cette brève interview, la Commune d’Aubange aimerait saluer et féliciter Mr Jean-Marie Lambert, garde forestier dans nos bois communaux depuis maintenant une trentaine d’années. Après des études et une carrière de 6 ans dans le milieu social, Mr Lambert se rendit compte que travailler devant un écran d’ordinateur ne lui convenait pas. Il débuta alors des études de forestier. « C’est comme si j’avais trouvé un métier qui me nourrissait au niveau de ma respiration de vie », dit-il. Il décrit son métier comme solitaire et solidaire. « Il faut aimer être seul en forêt et ne pas être en stress ou en mal-être, être bien dans ce qu’on fait, dans l’écoute, l’observation et l’attention. Si on a peur de la solitude, il ne faut pas être garde forestier mais si l’on ne sait pas partager non plus. Partager avec tout qui se connecte aux nombreuses facettes de la nature : les bucherons, marchands de bois, les ouvriers forestiers, les ouvriers communaux, les collègues, etc. »

En quoi consiste le travail d’un garde forestier ? A quoi ressemble une journée de garde forestier ?

Le garde forestier est le gestionnaire de la forêt publique. Celle-ci représente la moitié de la totalité de la surface forestière wallonne. Cette partie publique est partagée entre les Communes, les Provinces, les C.P.A.S. et les fabriques d’Église. Les 50 autres pourcents sont répartis d’une façon très inégale entre des milliers de propriétaires privés. Pour ce qui concerne la gestion publique, la Commune d’Aubange est gérée par le cantonnement d’Arlon. Celui-ci est divisé en 2 brigades, elles-mêmes partagées en 5 triages qui sont chacun sous la responsabilité d’un garde forestier. Donc pour la Commune d’Aubange, il s’agit de Jean-Marie Lambert qui gère la totalité du patrimoine forestier communal. Mais le propriétaire demeure la Commune.

Le garde forestier supervise la gestion de la forêt, il marque les coupes et lots de chauffage, prépare des devis de plantation, rend des avis urbanistiques, conseille les associations et clubs qui souhaitent organiser des activités dans les bois comme les activités de VTT ou les marches vertes, il y a donc un aspect touristique, il s’assure du respect des lois et de la préservation de la forêt, du bon déroulement de la chasse, la conservation de la nature …. Parfois, en ce qui concerne les activités, le garde modifie les itinéraires afin de préserver certaines espèces protégées par exemple. Pour ce qui est de la Minière d’Halanzy, classée réserve naturelle, le garde forestier effectue l’inventaire des chauves-souris aussi.

Et, juste pour l’anecdote, les uniformes des gardes forestiers ne sont pas verts en référence à la nature mais parce qu’il s’agissait de la couleur du Ministère des Finances, à qui appartenaient les bois auparavant.

Vous avez parlé de coupes, de quoi cela s’agit-il ?

Chaque année, des coupes et des aménagements forestiers sont organisés selon les règles d’exploitation de la forêt. Le but est de prélever régulièrement pour obtenir un revenu constant mais tout en respectant la nature, sans couper plus que ce que la forêt produit. Les bois sont divisés en 12 aires de coupe et cela permet une pérennité du capital forestier et de la rentrée financière. Dans les forêts communales, il existe une grande diversité d’essences de tous âges, c’est ce que, en termes spécifiques, nous appelons une forêt jardinée. Dans les bois d’Aubange, on retrouve des hêtres, des chênes, des érables, des merisiers, des tilleuls, des châtaigniers, …  Durant les exploitations des coupes, le garde surveille qu’il n’y ait pas de vol ou de dégâts conséquents.

A ce propos, nous nous permettons d’effectuer une petite parenthèse afin de vous informer qu’une vente de bois de chauffage aura lieu le samedi 10 décembre 2016, à 9h30, à la buvette du foot de Rachecourt.

Et que fait-on avec ce bois coupé ?

Il est vendu par vente publique, par soumission donc au plus offrant, le 3ème lundi de septembre. Il est utilisé pour l’ameublement, des escaliers, des parquets, ou pour exportation et transformation. Il y a également une vente de production de chauffage, ce qui est davantage à destination locale.

Il est intéressant de noter que, si l’on additionne le produit de la vente de bois à destination du secteur marchand et  le montant de la vente de bois de chauffage, les coupes représentent un apport financier important. Celui s’élève à quelques 339 000 euros pour l’exercice 2016. Une somme qui peut être investie dans le financement de services à destination des citoyens de la commune.

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Combien de bois sont sous la responsabilité de Mr Lambert à Aubange ? Cela représente quelle surface ?

Il y a 813 hectares pour un seul homme.

Et que pensez-vous de l’arrivée d’un cheval de trait dans les équipes ?

C’est bien, intéressant et c’est favorable à la protection du sol. C’est une méthode sans dégâts. C’est une bonne initiative communale mais c’est souvent difficile à généraliser car ce n’est plus rentable de nos jours, la puissance de l’animal n’est pas suffisante, c’est moins rapide que les machines employées maintenant. C’est difficilement économiquement viable.