Le 8 mai 2020 coïncidera avec le 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. À l’époque, notre pays était libre de l’Occupant depuis quelques mois seulement et la vie normale reprenait son cours lentement. Nombre de familles nourrissaient encore l’espoir de revoir vivants leur père, leur frère, leur fils ou d’autres parents.

Au cours de l’Occupation, des milliers de Belges avaient été déportés dans tout le Troisième Reich. Leur retour, ou malheureusement la nouvelle de leur mort, provoqua beaucoup d’émotion à partir de mai 1945.

Beaucoup de camps où les Belges étaient employés comme travailleurs forcés se trouvaient autour de Kahla.  Les Belges ont dû y construire une immense usine souterraine, aux côtés de quelque 10.000 travailleurs forcés venus de toute l’Europe. Cette usine devait permettre la production en série du Me 262, le premier chasseur à réaction opérationnel au monde.  Le nom de l’usine était « REIMAHG« .

Les Belges sont venus de tout le pays et ont été transportés en convoi ferroviaire jusqu’à Weimar, où ils sont finalement arrivés à Kahla. Certains camps ont dû être construits par les travailleurs forcés eux-mêmes.

Au fil des semaines et des mois, la santé des travailleurs forcés se détériore sensiblement.  Le dur labeur, les journées de travail de 12 heures, le peu de sommeil, la nourriture en quantité et qualité insuffisantes, les abus arbitraires et les maladies font augmenter le nombre de morts.  À terme, près d’un millier de travailleurs forcés seront enregistrés comme décédés.  Mais de récentes enquêtes d’archives font encore grimper ce chiffre.  Les Belges ne sont pas épargnés.

Le 13 avril 1945, l’usine est prise par l’armée américaine et les camps voisins sont libérés.  Les travailleurs forcés doivent d’abord être pris en charge avant de pouvoir rentrer en Belgique. Beaucoup mourront encore, des jours et des semaines après leur libération. Les Belges finissent par rentrer en Belgique par avion, train et camion. Beaucoup d’entre eux ne parleront jamais de leurs expériences et emporteront parfois leur histoire dans la tombe.

L’association Förderverein « Mahn- und Gedenkstätte Walpersberg » e.V., Sitz Kahla souhaite les commémorer en mai 2020.  Elle a pour but de préserver leur histoire ainsi que de nombreux autres aspects. Elle lance à cette fin un appel au petit groupe de survivants, mais également au grand groupe des membres des familles, pour qu’ils participent aux commémorations l’année prochaine, au début du mois de mai 2020. 

Contact

Anja Hellemans, petite-fille d’un travailleur forcé belge, qui s’occupe de l’héritage historique des Belges qui se trouvaient à Kahla.
anja.hellemans@skynet.be