A l’initiative du club « Le Phothus » d’Athus, deux expositions de photos sur le thème « Histoire d’Eau » ont été proposées dans le Bâtiment « La Harpaille », au domaine de Clémarais à Aubange du 25 mars au 2 avril 2017 en collaboration avec Planète J., le Syndicat d’Initiative d’Aubange et le Centre Culturel d’Athus.
Article du Journal L’avenir du 6 avril
Voici la retranscription du discours prononcé par Mr Dondelinger, échevin de la culture à cette occasion :
« Intriguant, à coup sur innovant et, pour finir, séduisant. Voilà les mots qui, spontanément, me sont venus à l’esprit lorsque, hier matin, j’ai découvert les tableaux, je pense qu’on peut dire cela, de l’exposition high-speed photography, photographie à vitesse accélérée que vous avez sous les yeux.
Vous serez d’accord avec moi pour dire que les perspectives artistiques qu’offre cette technologie, encore peu explorée chez nous, sont immenses. Et c’est justement dans la combinaison, l’alliance technique-art que je perçois la véritable révolution culturelle qui touche aujourd’hui le monde de la photographie (qui en a bien vécu d’autres en quelques décennies).
En effet, nous sommes bel et bien ici, comme en d’autres domaines, face à un stade supplémentaire de l’irruption du VIRTUEL dans l’art.
Alors, c’est vrai que c’est surprenant, c’est tout aussi vrai que cela peut poser question, en terme philosophique je veux dire. Les questions que suscite toute avancée scientifique ou technologique lorsqu’elle bouscule les certitudes. C’est vrai que l’on peut s’interroger sur la place qui reste dévolue à l’Homme (avec un grand H) dans la vie, si MÊME l’art, le domaine ou par excellence l’être humain peut exercer son pouvoir ultime de création, d’invention, d’autonomie, de liberté en somme. Après réflexion, et même si cette interrogation vitale me reste (mais elle prendrait des pages ou des heures à être développée), je vois dans cette technologie, comme dans toutes les technologies d’ailleurs, une opportunité intéressante de découverte, d’investigation, d’exploration de l’imaginaire, de création artistique. Et là, avec une technologie maîtrisée, l’homme garde la main. Il tâtonne certes, il hésite, il expérimente, procède par essais et pat erreurs pour, au bout du processus créatif, livrer au public une œuvre où l’imaginaire ne peut que vagabonder au gré des combinaisons de couleurs. Et puis, finalement, ces photographies ne sont-elles pas dans la lignée de l’art de nos maîtres verriers ou de nos peintres lorsque, depuis des temps reculés déjà, ils tentaient d’allier la matière, la couleur et le rêve ? Imaginez ces œuvres plongées dans une musicalité aussi créative et vous êtes transportés au-delà de vous-même. Mais c’est peut-être là pour une autre exposition.
Le deuxième volet de l’exposition est de facture plus classique. Quoique. Ici, c’est aussi l’imaginaire qui est au pouvoir mais il précède l’œuvre montrée, il précède la technique. Et c’est tout aussi prenant. Le travail réalisé par les jeunes de l’atelier photo de la Maison des Jeunes communale, également sur la thématique « eau », nous interpelle de manière différente car, derrière les photos, derrière l’art, il y a cette fois toutes les interrogations environnementales que soulève l’élément naturel « EAU » quant à sa rareté, sa mauvaise répartition sur la planète, aux enjeux économiques, politiques (voire hélas parfois militaires) qui y sont attachés. Derrière la beauté des photos, derrière l’originalité de leur contextualisation, il y a la question essentielle de l’accaparement par les acteurs économiques et donc par l’argent, d’un bien universel.
Au-delà de l’intérêt visuel immédiat que suscitent les deux parties de l’exposition, il faut insister sur leur intérêt pédagogique et sur les belles perspectives de réalisations nouvelles qu’elle propose. Le « beau » et le « bien fait », quoi de mieux pour rendre les gens plus attentifs à la nature, à l’autre, aux interpellations actuelles, rendre les gens meilleurs en somme. N’est-ce pas là un beau défi pour notre administration communale qui soutient de tels projets ?
Bravo en tout cas aux créateurs, aux organisateurs de cette belle exposition, à tous ceux qui ont participé d’une manière ou d’une autre à son montage. Exposition qui, en plus, ce qui ne gâte rien, s’inscrit parfaitement dans la nouvelle ligne culturelle prônée par l’administration communale, à savoir l’ouverture au monde, aux nouveaux moyens de communication, aux nouveaux modes d’expression et, de toute façon, à la transversalité des disciplines artistiques. »