La Wallonie, la Lorraine, le Grand-Duché de Luxembourg, la Sarre et la Rhénanie-Palatinat composent ce que l’on nomme communément « la Grande-Région », au sens européen du terme. Une coopération transfrontalière, un ensemble transnational, au cœur de l’Europe. Et Aubange y défend activement sa place ! Cela s’est notamment manifesté le 8 mars 2015 par l’organisation de la manifestation de lancement du programme Interreg VA de la Grande région.
Le vendredi 2 décembre dernier, une réunion du groupe dit Wallorlux s’est déroulée à l’Hôtel de Ville d’Athus, avec notamment le Président de l’Association des Secrétaires communaux du Grand-Duché de Luxembourg, Claude Oé, le Président Lorrain du Syndicat National des Directeurs Généraux des Collectivités Territoriales, Franck Lefebvre ainsi que le Président de la Fédération Wallonne des Directeurs généraux communaux, Monsieur Michel Devière. Ce groupe réunit les fonctionnaires dirigeants communaux du Grand-Duché de Luxembourg, de Lorraine et de Wallonie avec l’espoir de pouvoir y rallier également les homologues allemands de la Sarre et de la Rhénanie-Palatinat. Le thème des débats porte sur la bonne gouvernance d’une manière générale, au sein des administrations, et plus particulièrement sur la relation entre l’élu et l’administration mais également le citoyen.
Une volonté interrégionale commune qui n’est pas toujours facilitée par la diversité des législations et modes de fonctionnement de chaque état. Dès les prémices du projet, mettre une appellation, vouloir identifier, ces rencontres n’a pas été chose aisée pour les participants. En Wallonie et en Lorraine, les dirigeants de l’administration communale se reconnaissent sous la fonction de directeur général, au Grand-Duché de Luxembourg ils se nomment secrétaires communaux. De surcroît, le Grand-Duché n’est pas une région mais un état…
Malgré ces terminologies diverses, la réalité demeure semblable. Tous, dans un premier temps, souhaitent clarifier les rapports entre l’élu et le responsable de l’administration publique en vue d’offrir le meilleur service possible aux citoyens. Pour cela, une réconciliation entre deux doctrines devra s’opérer. D’un côté, la perspective légitimiste héritée de la révolution française de la démocratie représentative selon laquelle le politique rend des comptes démocratiquement et subi, le cas échéant, une sanction électorale. De l’autre côté, la doctrine du nouveau management public selon laquelle l’administration doit pouvoir être responsabilisée au même titre que l’élu et qui attribue le choix du « quoi » au politique mais à l’administration la latitude de décider du « comment ». Il s’agira de pouvoir apporter une contribution afin de clarifier ces deux visions de l’administration qui ne s’accommodent pas facilement.
Dans un second temps, les acteurs du projet émettent le souhait de mieux définir le rôle du fonctionnaire dirigeant. En effet, aucun texte ne s’y affère côté français. Il s’agirait de normaliser la fonction, d’établir des normes, un modèle européen, un socle commun, des principes majeurs, une définition ne fusse que sommaire afin de défendre les mêmes valeurs et d’éviter une confusion des rôles, qui s’avère souvent contreproductive.
Ces deux projets se concrétiseront à l’occasion de la première Convention des fonctionnaires dirigeants communaux de la Grande-Région. L’évènement se déroulera à Metz les vendredi 24, samedi 25 et dimanche 26 novembre 2017.